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L'école

L'école, Chapitre 6, par Pitoch, le 17 juillet 2003.

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Chapitre 6

Une heure. Cela faisait une heure que Lara passait d'un train à un bus, d'un bus à un train, pour finir dans une rame de métro. Excédée par la chaleur, le bruit et son impatience, à moitié sourde à cause de l'explosion, elle ruminait des pensées sombres, repoussant de temps en temps les assauts réguliers de dragueurs - et dragueuses ! Mais elle touchait enfin à son but. La ligne de métro qu'elle avait pris l'amenait à la bibliothèque, elle en était sûre. Cette certitude lui permit de commencer, enfin, à se détendre.
La bibliothèque François Mitterrand était un ouvrage superbe, moderne et original. Lara s'engouffra dans une des entrées, sans savoir exactement où elle allait. Elle demanda plusieurs fois son chemin, et les indications diverses qu'elle obtint la conduisirent directement à une sorte de guichet, derrière lequel s'affairaient trois hommes d'âge moyen. Elle frappa discrètement à la vitre et obtint aussitôt une attention soutenue. Les trois français la dévisagèrent un moment, puis se regardèrent en souriant, d'un air entendu. " Bel exemple de reluquage discret... " pensa Lara.
- Vous désirez quelque chose, mademoiselle, dit l'homme le plus proche, en français.
- En effet, répondit Lara. Je représente un groupe de milliardaires américains, grands collectionneurs d'oeuvres littéraires rares et anciennes.
- Ah, vous êtes américaine ?
- Oui, tout à fait, répondit Lara, préférant oublier qu'il est impossible de confondre un accent anglais avec un accent américain.
- Et donc, en quoi puis-je vous aider ?
- J'aimerais savoir quel livre vous a été volé il y a une dizaine de jours.
- Rien de plus facile !
Il se mit à fouiller dans différents papiers, chuchotant quelques mots à ses collègues. Lara soupira devant tant de discrétion et de politesse. Enfin, l'homme revint à l'hygiaphone.
- Voilà, dit-il. Il s'agit d'un vieux livre du XIXe siècle sur l'histoire de la Roumanie.
- Merci beaucoup !
Lara préféra partir aussitôt, laissant les trois lubriques sur place. Elle retrouva tant bien que mal son chemin dans le labyrinthe de la bibliothèque et regarda sa montre en sortant. Environ une heure pour obtenir son renseignement ! Un bruit incongru lui fit relever la tête de sa montre. Une véritable armée de policiers se tenait en arc de cercle autour d'elle, vêtus de leur uniforme anti-gang, et pointant tous leurs armes sur elle. Derrière ce rideau, une foule commençait à s'amasser pour regarder la raison d'un tel déploiement.
- A genoux ! hurla un des policiers, en anglais. Mains sur la tête, à genoux !
Ils commençaient à s'approcher doucement, refermant le cercle sur la jeune femme. Bien sûr, Lara s'exécuta aussitôt et se mit à genoux, posant les mains sur le dessus de son crâne. Une femme policier s'approcha précautionneusement d'elle, pointant toujours son revolver.
- Vous devez faire erreur, je ne... commença Lara.
- La ferme ! hurla le chef de la division.
- ... suis pas dangereuse !
- LA FERME !
La femme policier rangea son revolver et posa ses mains sur Lara. Elle la fouilla avec une telle précision que la jeune femme comprit pourquoi ce n'était pas un homme qui le faisait.
- Elle est armée ! hurla la femme en sortant le revolver de Lara.
Aussitôt, la nervosité de ses collègues monta d'un cran. Une certaine confusion s'ensuivit, faite de hurlements, d'ordres criés et de bousculades. Finalement, Lara fut violemment plaquée au sol, un fusil sur la tempe, tandis qu'on lui attachait douloureusement les menottes dans le dos. Dans la cohue, elle fut littéralement jetée dans un fourgon, encadrée par plusieurs policiers en arme. Dès l'arrivée à destination, on l'enferma dans une cellule et on la laissa seule, sans avoir pris la peine de lui retirer les menottes. Encore sous le choc, Lara s'assit sur la banquette, les mains bloquées dans le dos, et s'appuya contre le mur en soupirant.
- Je suis sûre que les autres s'éclatent, pendant ce temps... soupira-t-elle.


- Je suis sûr que les autres s'éclatent, pendant ce temps... soupira-t-il.
Indy n'en pouvait déjà plus. Son père avait insisté pour l'accompagner en Angleterre. " Junior " était donc condamné à passer les prochaines heures en compagnie d'un père avec qui il n'a jamais beaucoup parlé. Mais bien sûr, en l'occurrence, c'était inutile, puisque Henry Jones Senior s'accaparait toute la conversation.
- Qu'est ce que tu dis, Junior ? demanda son père.
- Indiana... Rien, je pensais tout haut...
Il jeta un coup d'oeil par le hublot. Ils survolaient une véritable mer de nuages.
- Cette affaire sent la poudre, n'est-ce pas ? reprit son père. Nous allons nous y plonger pour de bon, fils !
- Ne vous emballez pas, père ! Cette affaire ne sent rien du tout ! Après tout, personne ne m'a empêché de venir à New York, personne n'a tenté de m'assassiner ou de m'arrêter, personne ne m'a interdit l'accès à la bibliothèque... Aucun danger ! Et je suppose que c'est pareil pour Alex West et Lara Croft...


- Lara Croft. Nationalité anglaise. 34 ans.
Lara se trouvait assise sur une chaise, dans une salle d'interrogatoire du quai des Orfèvres. Non loin d'elle se trouvait, debout, un avocat commis d'office et en face, deux inspecteurs de police, un homme et une femme.
- Mon père est mort, répondit-elle.
- Nos condoléances. Et alors ?
La jeune femme garda le silence pendant une poignée de secondes et se pencha vers les deux inspecteurs.
- Alors c'est Lady Lara Croft ! fit-elle.
Elle se ré-appuya contre son dossier.
- Milady, commença l'inspecteur masculin en appuyant le titre par ironie, pourriez-vous nous dire ce que vous faisiez à la bibliothèque nationale de Paris avec une arme à feu ?
- D'abord, j'aimerais qu'on me dise les charges retenues contre moi. Ce qui m'a valu une arrestation aussi spectaculaire.
- Port d'armes illicite. Meurtre.
- J'ai un permis pour mon arme. Pour le reste, c'est du n'importe quoi !
- Vraiment ? Au nord de Paris, une station service a explosé. Heureusement, pas de victime, grâce aux pompes automatiques. Sauf un chauffeur de taxi. Mort par balles. J'attends avec impatience le rapport balistique...
- J'aurais tué un chauffeur de taxi avec mon arme et je l'aurais gardé ? Ca ne tient pas debout !
- On verra ça... Pour l'instant, on vous garde au frais !
- Pas plus de 48 heures, il me semble, non ?
- D'ici là, j'aurais obtenu votre inculpation pour meurtre.
- C'est quoi votre problème ?
- Je déteste les nanas qui croient que leur beauté leur permet de tout faire !
Lara resta silencieuse, sans lâcher le regard de son interlocuteur.
- Ramenez-moi dans ma cellule, finit-elle par dire. Et je veux mon coup de fil perso !
- Là, vous rêvez, Milady. Votre avocat est là, ça suffira !
Il frappa à la porte. Aussitôt, deux policiers entrèrent et aidèrent Lara à se relever. Ils la reconduirent à sa cellule. Mais cette fois, la jeune femme leur tendit ses poignets menottés et attendit. Après quelques hésitations, ils la soulagèrent de ses bracelets.
Le lendemain matin, Lara fut réveillée par l'ouverture bruyante de la porte de sa cellule. Entrèrent alors l'inspecteur virulent qui l'avait interrogée, et un homme plus âgé et portant un costume. Il regarda l'enquêteur d'un air sévère. Celui-ci se tourna alors vers Lara, la mâchoire serrée.
- Lady Croft, vous êtes libre, dit-il, visiblement à contre-coeur. Je vous prie également d'accepter mes excuses les plus sincères pour le comportement inadmissible dont j'ai fait preuve à votre égard.
Lara le regarda avec étonnement. L'homme âgé se tourna à son tour vers elle.
- Mademoiselle, dit-il, nous sommes absolument confus de cette méprise. Votre ami, M. Banks, a appelé le préfet pour vous faire sortir, et nous a expliqué la raison de votre présence à Paris. Nous en sommes désolés, croyez-le bien. Vous avez également la possibilité de porter plainte contre l'inspecteur Plotard.
Lara se leva enfin et sortit de la cellule, dignement. En passant devant les deux hommes, elle ne lâcha qu'un seul mot.
- Merci.

A peine arrivée chez elle, au manoir, Lara fila dans sa salle de bains, en silence, faisant juste un petit signe de la main à Winston et à Indy, déjà présent. Elle retira ses habits à toute vitesse et se jeta dans sa baignoire avec une félicité non feinte. Elle soupira d'aise. Elle était en train de se détendre quand son cerveau analysa une information qu'elle avait enregistré négligemment peu de temps avant. Elle avait salué son majordome et Indiana, en entrant, mais il y avait une troisième personne qu'elle n'avait jamais vu ! " Si Indy a amené cette personne, c'est qu'elle est importante pour notre enquête ! " pensa-t-elle. Le doute qui s'était insinué en elle, et qui venait de provoquer une soudaine impatience, la fit sortir prématurément de son bain. Elle s'habilla légèrement et rejoignit le grand salon où ses invités l'attendaient.
- Ca va mieux ? s'inquiété Indy en souriant.
- Beaucoup mieux ! soupira Lara, puis son regard se porta sur l'inconnu.
- Lara, laisse-moi te présenter Henry Jones Senior, mon père.
Lara écarquilla les yeux, comme tétanisée. Elle se rua vers le vieil homme, main tendue, et lui secoua la main avec ferveur.
- C'est un grand honneur de vous connaître, professeur Jones ! s'exclama-t-elle avec enthousiasme.
- Mais, moi de même ! répondit-il en réajustant ses lunettes. Vous êtes aussi radieuse que la description faite par Junior.
- Indiana, intervint l'intéressé. Alors, Lara.
- Histoire de la Roumanie, répondit-elle. Et toi ?
- Une vieille traduction de la Bible.
Ils s'installèrent confortablement dans les canapés, tandis que Winston apportait des rafraîchissements.
- On a mis le doigt dans un sacré engrenage, reprit Lara. Je reviens de Paris, où Banks m'a fait mettre en prison, puis m'en a sortie lui-même.
- Intéressant, murmura Indy. Une façon de mettre la pression...
- Et de faire comprendre qu'il a du pouvoir et de l'influence, rajouta son père. Vraiment un très gros morceau...
- Peut-être même trop gros...
- Explique-toi.
- Ca fait beaucoup d'efforts pour de simples livres. Et Banks n'est pas un milliardaire mégalo comme Legg ou Smith. Non, il est plus que ça.
- Je vois pas la différence entre un Banks et une Legg, intervint Lara.
- Il y en a, pourtant. Banks est intelligent. Très intelligent. Il sait ce qu'il veut, et il a les moyens d'y parvenir. Tout en évitant soigneusement de s'impliquer.
- Alors que Legg a plongé elle-même dans l'Assemblée.
- Je crains franchement le pire, soupira Indy. Où est Alex ?
- Toujours à Moscou, j'imagine ? Il a du avoir du mal à trouver la bibliothèque !
- Espérons qu'il n'ait pas eu une mauvaise surprise, là-bas, genre un séjour en goulag.
- Mais non ! fit Lara en rint. West a une capacité hors du commun à éviter tous les ennuis en fuyant !

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