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L'école

L'école, Chapitre 20, par Pitoch, le 05 février 2004.

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Chapitre 20

BRAOOOUMMMMMMMMMMM.
Toute la caverne, aussi immense soit-elle, tremblait sous l'impact de l'explosion. Des dizaines de zombies volèrent dans tous les sens et s'écrasèrent. Beaucoup ne se relevèrent pas, brisés ou carbonisés. Lara posa son lance-roquette encore fumant à côté d'elle.
- La vache ! s'écria-t-elle. Ca défoule !!!
- Et maintenant ? demanda Indy.
Il désigna l'armée décimée, réduite de moitié, mais toujours largement en surnombre. Il en restait encore une bonne cinquantaine, sans compter les « chefs ».
- A deux, c'est très jouable ! fit remarquer Lara.
- Je me doutais de ta réponse...
- De toute façon, a-t-on vraiment le choix ?
Elle enfila sa ceinture de cartouches, qu'elle venait de trouver dans la caisse, puis arma ses deux magnums. Indy prit à son tour un fusil à pompe et regarda sa jeune amie.
- Fais gaffe, je tiens pas à te perdre toi aussi, murmura Lara.
- Je ne crains rien. Toi, par contre...
- Je ne vois pas ce que je peux perdre de plus !
- La vie, tout simplement.
Regardant son ami dans les yeux, elle eut un sourire étrange, qu'Indy trouva inquiétant.
- Ca reste assez accessoire, répondit-elle. Tu connais le rugby ?
- Euh, oui... Bien qu'américain, j'ai assez voyagé. Je connais même des sports dont tu n'as jamais entendu parler ! Pourquoi ?
Lara ne répondit pas, regardant la troupe de mort-vivants s'approcher dangereusement d'eux.
- J'ai une idée... finit-elle par dire.
- Ca, je m'en étais douté. Mais encore ?
- Regarde devant toi, Jones. Ne vois-tu pas le talonneur de l'équipe d'Angleterre ?
Indy passa son regard des zombies à Lara, sans comprendre.
- Regarde le talonneur, reprit Lara. Il est au bord de la touche, près à lancer le ballon... L'alignement des joueurs français est à côté de nous. Le public est en délire, nous sommes à Twickenham... Nos coéquipiers, devant et derrière nous dans notre alignement, sont prêts à feinter...
- Mais la combinaison a été travaillée à l'entraînement, continua Indy, comprenant soudain. Nous savons que le ballon est pour toi...
- Le talonneur se prépare, lève son ballon...
- Tout l'alignement recule...
- Et le ballon est lancé !
Avançant soudain d'un pas, Lara sauta verticalement. Dans le même temps, Indy l'agrippa par la taille et amplifia le mouvement, faisant littéralement décoller la jeune femme et la tenant à bout de bras. Ainsi, Lara surplombait tout le groupe pour quelques courtes secondes. Sans perdre de temps, elle dégaina ses armes et tira le plus possible. Les balles survolèrent le groupe de zombies, filant en direction des « chefs ». Indy fit redescendre la jeune femme.
- Alors ? demanda-t-il.
- J'ai eu Legg, Otrianov, ton mollah Ram et ton Belloq, répondit-elle.
- Pas mal, ne reste que ?
- Natla et Donovan. Ce qui nous fait une baisse intéressante de nos adversaires.
Pratiquement les trois quarts des zombies s'étaient écroulés, pour ne pas se relever. Une petite dizaine restaient encore debout et s'avançaient toujours vers les deux aventuriers. Quelques coups de feu bien placés leur permirent de terminer le nettoyage. Miss Natla et Donovan s'enfuyant aussitôt par l'immense porte, ils se retrouvèrent finalement seuls.
- Comment savais-tu que les zombies étaient reliés à leur « chefs » ? demanda Indy.
- Ah ça... Les Voies du Seigneur sont impénétrables, fit Lara d'un air mystérieux.
- Cette ironie est plutôt déplacée vu le contexte, jeune fille ! la réprimanda Henry en s'approchant.
- Désolée professeur. Enfin, on a fini par y arriver ! soupira-t-elle en rangeant ses armes.
Malgré tout, Lara n'arrivait pas à réjouir. Non pas parce qu'elle repensait à West, mais plutôt parce qu'elle ne réussissait pas à se convaincre que l'aventure était terminée. Un petit regard vers les Jones confirma immédiatement ses craintes. Le vieux professeur avait l'air particulièrement tendu. L'immense portail se réactiva dans un grondement assourdissant. Miss Legg apparut au milieu des femmes, affichant un petit sourire narquois.
- Salope... murmura Lara.
- Tu pensais sérieusement tuer des morts avec de simples balles ? s'étonna Indy.
Legg fut immédiatement suivie par Banks en personne. Le milliardaire avait les traits tirés par la démence.
- Tu n'aurais pas dû me tuer, Croft ! hurla-t-il d'une voix sépulcrale, en faisant rouler ses yeux fous. Tu pouvais m'arrêter de mon vivant, mais mort, je suis autrement plus puissant ! Je... suis... INDESTRUCTIBLE !
- C'est ce qu'on va voir ! intervint le vieux professeur en pointant un revolver sur Banks.
Banks le regarda, d'abord incrédule. Puis il partit dans un rire sardonique.
- C'est ridicule, Jones ! Ton arme n'a aucun effet sur moi !
- En es-tu sûr ?
- Aucun être vivant sur cette planète ne peut me détruire, vieil homme !
- Je sais, aucun être vivant. Mais mort...
Le coup de feu retentit lugubrement. Lara sursauta. Le temps sembla suspendre son vol, comme elle voyait Banks étonné, Indy choqué, et Henry tenant le revolver encore fumant pointé sur elle. Elle ressentit alors une très vive douleur au ventre, comme une brûlure. Ses poumons s'enflammèrent, bloquant sa respiration. Malgré tout, elle se mit à avoir froid, très froid. Toujours sans un mot, elle se laissa glisser, ses jambes flageolantes ne la supportant plus. Elle se retrouve allongée par terre en douceur, Indy l'ayant retenue dans sa chute. Elle s'agrippa le ventre, déjà poisseux de sang. Elle tenta de parler, mais ses mots se transformèrent vite en toux ensanglantée.
- Pourquoi ? finit-elle par gémir.
- Ni Junior, ni moi ne pouvons mourir, expliqua froidement le vieux professeur. Votre mort vous mettra sur un pied d'égalité avec Banks, et vous pourrez alors l'affronter... et le battre.
- Non... je... je ne veux pas mourir...
- Votre sacrifice sauvera l'humanité. Vous pourrez alors... Banks... éthérée... confiance... réussissez... foi... dise...croire...forte.
La voix du professeur devenait de plus en plus faible. Lara ne comprenait plus qu'un mot de temps en temps. Elle n'avait plus froid. Elle n'avait pas pour autant chaud. En fait, elle ne ressentait plus rien. Une lumière blanche et douce l'enveloppa et la jeune femme savait que la perte des sensations n'était pas un évanouissement. Lara venait de mourir.

Elle revint à la conscience d'un seul coup. Elle était debout au milieu de la caverne. Les cadavres des zombies étaient toujours là, mais Lara s'en moquait. Elle souleva son T-shirt et se passa les mains sur le ventre, à la recherche de la blessure mortelle. Rien. Son ventre était parfaitement intact.
- J'ai rêvé... soupira-t-elle.
- Bien sûr que non, intervint Stevenson Banks en s'approchant. Si vous ne trouvez pas l'impact de la balle, c'est parce que les âmes ne sont pas sujettes aux petits problèmes physiques terrestres.
Lara le regarda, interdite.
- Vous êtes morte, Lara. Un vrai cadavre ! Vous n'avez pas l'habitude de votre nouvel état, mais moi, je vois la caverne terrestre. La mort vous va bien au teint, très chère.
- Et où sommes-nous ?
- Dans la caverne, mais en version éthérée. En fait, vous êtes debout sur votre propre poitrine...
Par réflexe, Lara regarda à ses pieds et ne vit que le sol. Elle releva les yeux sur Banks.
- Tuée par un homme que vous aimiez et en qui vous aviez confiance... continua-t-il. Assez dur pour le moral, non ?
- La ferme.
- Il vous a tué parce que seule une âme peut me tuer de nouveau. Ce qui est vrai, bien entendu, le vieux Jones sait beaucoup de choses sur l'Ecole... Ca me surprend, d'ailleurs.
- Alors, où est le problème ? s'étonna-t-elle.
Elle dégaina un de ses magnums et le pointa vers le front de Banks. Celui-ci s'arrêta de faire les cent pas pour regarder la jeune femme, droit dans les yeux.
- Ca me tuerait définitivement, bien sûr, confirma-t-il. Mais Jones a oublié quelque chose d'important : vous avez encore le choix, Lara.
- Expliquez-vous Banks. Vite. J'ai les nerfs super fragiles en ce moment, le coup pourrait partir.
- Dans environ une heure, l'Ecole sera terminée. Si vous me tuez, vous monterez au paradis, ou plutôt, au purgatoire, puisque vous n'étiez pas une sainte. Si vous ne me tuez pas, votre âme réintégrera votre corps, et vos amis pourront alors vous réanimer et vous amener dans un hôpital. Je vous prédis un petit mois de soins intensifs et d'observation, et vous serez fraîche, disponible... et vivante.
Le bras tendu de Lara se fit moins ferme, et un éclair de doute passa dans ses yeux. Banks le remarqua aussitôt et poussa son avantage.
- En clair, Lara, nos destins sont maintenant liés. Je meurs, vous mourrez. Je vis, vous vivez. C'est extrêmement simple.
- Mais si nous mourrons, la Terre est sauvée.
- Sauvée de quoi ? D'un démon sanguinaire qui va détruire l'humanité ? D'un nouvel Hitler qui va asservir les hommes ? Je ne suis pas comme ça, Lara. C'est pour ça que vous devez réfléchir. Vous êtes jeune, vous êtes belle, vous aimez la vie et l'aventure. Etes-vous à vous sacrifier ?
Lentement, Lara abaissa son arme et lentement, le rangea dans son étui. Banks regarda fixement le magnum puis releva les yeux sur la jeune femme.
- Vous allez vivre, Lara. Vous avez fait le bon choix.

Indiana Jones, agenouillé par terre, soutenait Lara entre ses bras, afin de ne pas la laisser sur ce sol froid et impersonnel. Henry se mit alors à genoux à côté d'eux.
- Votre sacrifice sauvera l'humanité, dit-il à Lara. Vous pourrez alors affronter Banks sur le même plan que lui. Ne vous y trompez pas, vous serez toujours dans la caverne, mais sous une forme éthérée. L'essentiel, c'est que vous me fassiez confiance. Si vous réussissez à me pardonner pour ça, que vous en avez foi en moi, vous saurez que je ne vous ai pas tué de sang-froid. Je sais ce que je fais. Quoi qu'il dise, il ne faut pas croire Banks. Je vous ramènerai à la vie, je le jure, mais tuez-le. Pitié, Lara, soyez forte !
- Elle est morte, intervint Indy.
Henry se redressa, retira son chapeau mou et fit une rapide prière silencieuse. Un éclair de tristesse passa dans ses yeux, mais il se ressaisit aussitôt.
- Junior, pas de temps à perdre. Tu as moins d'une heure pour remonter dans la base, prévenir les autorités roumaines et les urgences, et revenir.
Indy posa le corps de Lara par terre, l'allongea le plus délicatement possible et lui ferma les yeux. Il déposa un baiser sur son front déjà refroidi, puis se leva. Il tourna le dos au portail démoniaque et partit vers la sortie de l'immense caverne.
- Indiana... fit Henry dans son dos.
L'aventurier stoppa net, surpris, et se retourna.
- Indiana, nous n'avons pas le droit à l'erreur. Si Lara tue Banks, Dieu interviendra pour remettre son âme dans son corps. Il faudra s'enfuir avant que tout s'écroule.
- Je comprends, Père. Je reviens.
Une fois seul, Henry leva les yeux vers Banks et Legg, toujours debout devant le portail. Banks souriait.

- Pfffffff... soupira le milliardaire. C'est fou ce que le temps paraît long lorsqu'on attend, vous ne pensez pas ?
Lara, toujours debout d'un air maussade, ne répondit pas. Ce qui ne sembla pas troubler Banks outre mesure.
- Vous réfléchissez encore, Lara ? Y'a pas de quoi ! Dans cinq minutes, vous serez de retour sur Terre et dans votre vie. En plus, si vous pouviez entendre les horreurs que dit Jones sur vous !
Lara fronça les sourcils, puis tourna délibérément le dos à Banks. Elle fit quelques pas, et se remit face à Banks.
- Y'a un moyen que je me venge avant de réintégrer mon corps ? dit Lara. Si je me souviens pas, et si j'étais sur ma propre poitrine, Jones devrait être ici...
- En effet, juste à côté de vous, confirma Banks. Et il y a bien un moyen de...
La jeune femme dégaina ses deux magnums à une vitesse ahurissante, et balança une bonne dizaine de balles dans la poitrine de Banks, l'empêchant de terminer sa phrase. Celui-ci regarda son torse, puis Lara, d'un air hébété.
- Toi et ta grande gueule, Banks... fit Lara en souriant. Tu m'as dit que je ne pouvais pas voir la caverne terrestre parce que je n'étais pas habituée à mon nouvel état. Mais une heure, c'est long... Et Henry Jones est actuellement à côté de toi, pas à côté de moi !
- Tu viens de signer ta mort définitive, Croft... gémit Banks.
- Peut-être. Sûrement. Mais tu m'as menti pour la dernière fois, connard. CREVE !
Les deux index appuyés à fond sur les gâchettes, Lara vida ses deux chargeurs sur le corps de son ennemi. Une fois ceux-ci vidés, elle eut encore du mal à relâcher la pression. Quand enfin elle se détendit, elle jeta ses armes loin devant elle et s'assit tranquillement en tailleur. Elle finit par sourire. Encore une fois, le vieux professeur ne l'avait pas prévenu de son plan. Mais encore une fois, il avait raison, et Lara eut soudain le sentiment d'avoir sauvé la planète entière. Doucement heureuse, elle sombra dans l'inconscience.

Indy revint en courant dans la caverne. Il trouva son père agenouillé auprès du corps de Lara. Il s'arrêta enfin, essoufflé, à côté de lui.
- Quoi ? demanda-t-il.
- Son coeur s'est remit à battre, répondit Henry. Elle est vivante. Elle est dans un profond coma, et elle peut très bien mourir de nouveau rapidement si elle n'a pas de soins. Sors-la de là, mon fils !
Indy s'accroupit et souleva le corps inerte de Lara, la portant entre ses bras.
- C'est bon, allons-y ! dit Indy.
- Oh non, moi, je reste ! répondit Henry.
- Père, vous...
- Tais-toi un peu ! Tu vas encore t'embrouiller ! Regarde plutôt ça...
Le vieux professeur désigna le portail, qui s'activait de plus belle.
- Le portail va bientôt vomir des armées entières de damnés. Crois-moi, il faut arrêter ça...
- Père...
- Ne discute pas... Nous n'avons jamais été doué pour les sentiments, tous les deux, et ce n'est pas aujourd'hui que ça va commencer !
- C'est vrai, mais...
- Dépêche-toi ! La vie de Lara ne tient qu'à un fil !
Indy regarda son père en silence, droit dans les yeux. L'amour filial déborda de ce long regard qu'ils s'échangèrent. Amour et respect. Amour et fierté. Amour.
- Au revoir, père.
- Au revoir, Indiana.

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