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Quand Lara rencontre Kurtis

Quand Lara rencontre Kurtis, Chapitre 8, par Andromaque, le 24 janvier 2005.

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Chapitre 8

Le néant. Un sol lisse et azur s'étendait à perte de vue. Un firmament tout identique.

Le temps d'un battement de cils, et le décor avait changé brusquement pour faire place à celui d'une place publique en plein jour, bondée d'être les plus étranges que Lara avait pu rencontrer de toute son existence. Certains avaient des dimensions effrayantes, tandis que d'autres paraissaient minuscules. Mais tout paraissait figé dans cette cité d'un autre monde, comme si le temps y était suspendu. Elle jeta un oeil derrière elle pour vérifier si Trent l'avait bien suivie. Elle vit alors que le portail qu'elle venait de franchir avait un pendant en ce lieu : un monument représentant trois arceaux complémentaires qui formaient pour l'instant un cercle vertical parfait surmontant un piédestal sans toutefois y être rattaché. Le piédestal était niché, quant à lui, au milieu d'une fontaine dont l'eau semblait également figée. Soudain, une lumière aveuglante avait jailli d'entre les arceaux. Lara avait juste eu le temps d'y voir surgir deux masses qui était retombées à ses côtés qui, à sa plus grande surprise, au moment de leurs chutes, l'avaient éclaboussée. L'eau lui montait jusqu'à la taille à présent, et l'assaillait également par jets de toutes parts.
« - Vous en avez mis du temps ! » s'exclama Lara.
« - J'ai été quelque peu retardé par le manchot qui vous poursuivait, car dès que vous aviez disparu, il s'en était pris aussitôt à moi. » dit Trent, tout en cherchant quelque chose dans l'eau avec frénésie. « Le voilà ! » s'écria-t-il. Il pointait un doigt vers un masse sombre de la taille d'une roue de bicyclette et qui reposait au fond de l'eau de la fontaine. « Du moins, ce qu'il en reste ».
Lara réalisa soudain que le temps dans la cité avait repris son cours. L'arrivée du couple ne semblait pourtant nullement avoir perturbé ses habitants. Tout à coup, une créature énorme et chauve s'était précipitée vers elle. Il possédait quatre globes à multiple facettes d'un bleu sombre, oscillant sur des appendices flanqués sur ce qu'on aurait pu attribuer à une tête. Cette tête comportait, en outre, deux paires de puissantes mandibules faciales et menaçantes d'où s'écoulait une salive verte. Il était occupé à tenter d'enjamber le rebord de la fontaine, en agitant vivement deux petites pattes courtes et trapues dans la direction du couple, tout en émettant un grognement épouvantable. Lara avait dégainé ses pistolets, s'attendant à l'assaut imminent du monstre, mais la créature avait projeté de sa bouche une boule poisseuse et verdâtre qui avait inondée intégralement la jeune femme l'empêchant d'esquisser un quelconque geste supplémentaire. Il s'agissait uniquement d'une paralysie des membres, ce qui lui avait permis de pivoter la tête en direction de son compagnon pour constater, à son grand désarroi, qu'il venait à son tour de subir le même sort. Ses deux victimes sous les bras, la créature était ressortie de la fontaine. Mais au plus grand étonnement du couple, l'être les avait simplement reposés au milieu de la place, effectuant un incessant va-et-vient devant eux durant une bonne minute, tout en grognant de plus bel jusqu'à ce qu'elle se détourna finalement et s'en alla, les laissant plantés là. La minute suivante, ils avaient recouverts l'entièreté de leurs mouvements. La matière gluante dont la créature les avait maculés avait séché. Lara ne chercha pas à comprendre. Elle n'y avait trouvé aucune explication rationnelle, si ce n'était peut-être celle qu'avait émise Trent, nappée comme de coutume de son humour douteux.
« - Je crois qu'ils n'aiment pas qu'on batifole dans leur fontaine. » avait-il dit en lui adressant une oeillade.

Le cercle était brisé. Les trois arceaux étaient des pièces mobiles et ainsi que toute chose dans la cité, ils avaient repris, semblait-il, leurs mouvements habituels, composants diverses figures tridimensionnelles.

« - Vous rappelez-vous si Tixlhuoc évoquait une telle cité dans son manuscrit ? » demanda Lara qui tentait vainement de se débarrasser des croûtes brunâtres et malodorantes qui étaient agglutinées sur son corps, résidus de la substance dont l'avait aspergée la créature quelques instants plus tôt. Comme elle n'avait pas eu de réponse, elle s'était tournée vers son compagnon afin de s'enquérir de son mutisme. Il était toujours auprès d'elle, mais il semblait hypnotisé par tout ce qui l'entourait. Et plus particulièrement par une créature velue, haute d'une douzaine de pieds, qui s'était arrêtée près de lui. Les yeux écarquillés, bouche bée, Trent semblait cloué sur place, observant avec curiosité l'anthropoïde dont la paire d'yeux rivée sur l'homme semblait l'examiner de la même façon.
Le passant avait regardé Kurtis un moment dans le blanc des yeux, et après avoir produit un petit roucoulement, avait poursuivi son chemin. L'homme continuait, toutefois, à observer l'objet de sa fascination qui s'était mêlé à nouveau à la foule, jusqu'à ce qu'un frôlement sur son épaule avait interrompu sa contemplation et l'avait fait sursauter. C'était sa compagne qui lui demandait quelque chose.
« - Est-ce la cité dont parle Tixlhuoc ? » répéta Lara.
« - Pour être honnête, je n'en ai vraiment aucune idée. Pas une ligne dans son manuscrit ne décrit la cité des Créatures... Par contre, je me souviens d'une gravure qui en avait retracé le plan avec ses principales artères indiquant où se situe le commutateur. Il suffit de le suivre, et nous serons vite fixés » dit Trent.
« - J'ose espérer que vous avez pris ce plan avec vous »
« - Bien sûr ! Je l'avais glissé en dernière page de mon manuscrit... » fit Trent, avant d'émettre un juron. « ... manuscrit dont j'ai perdu l'intégralité au cours de notre périple, comme vous le savez. Sans ce plan, nous risquons de mettre une éternité avant de trouver ce satané commutateur ! » continua-t-il, avec un geste d'agacement.
« - Au fait, à propos de manuscrit, j'ai totalement oublié de vous dire que lors du survol de la cascade, j'avais pu récupérer une des pages, mais son contenu semblait totalement inintelligible... » dit Lara, tout en trifouillant son sac à dos. Elle en tira un des sacs étanches qui avaient servi à protéger ses chargeurs et qui contenait également un bout de papier. « Tenez, on dirait la moitié d'un damier. Notez que toutes les cases sont grises. »

Lara avait eu le loisir d'examiner le papier, et en toute logique, il ne pouvait s'agir d'un plan où aucune marque ne distinguait une case d'une autre. Pourtant, pour une raison qu'elle ignorait, son compagnon avait bondi de joie, et il lui avait même esquissé un geste d'accolade, mais il s'était ravisé au dernier moment et feint d'être absorbé par le schéma représenté sur le feuillet.

Kurtis n'en croyait pas ses yeux. Une chance inouïe. Quoiqu'il se demandait s'il s'agissait de la bonne partie. Mais une chance sur deux valait déjà mieux qu'une chance sur un milliard, si pas davantage encore. Il jubilait et dans son moment d'allégresse, il avait même été sur le point d'embrasser Croft, mais son élan avait quelque peu été freiné par la chose peu ragoûtante dont elle était barbouillée.
« - Les êtres de cette cité semblent plutôt pacifiques, ne trouvez-vous pas ? » fit remarquer soudain Lara.
« - Si j'étais vous, je ne m'y fierais pas »
« - Mais les Créatures ont peut-être évolué depuis tout ce temps. Pour ma part, je m'étais attendue à tout, sauf à ça »
« - Vous oubliez les hordes de monstres assassins et assoiffés de sang qui ont commencé à pulluler sur notre chère bonne vieille Terre. Et Dieu sait jusqu'où ils ont pu étendre leurs ravages à ce jour »
« - La vue d'êtres humains ne leur semble pas étrangère en tous cas. Cette cité cosmopolite semble être le carrefour de rencontre de créatures venues des quatre coins de la galaxie. Et ma foi, toutes civilisées... Alors ce plan ? Vous a-t-il révélé quelque chose de plus qu'à moi ? »
« - Ce que j'ai en mains n'en est que la moitié malheureusement. Avec un peu de chance, nous avons peut-être le bon morceau. J'ai toujours pensé qu'il allait agir tel les anciennes cartes à l'encre sympathique et nous indiquer sa vraie teneur lorsque nous serions arrivés. Mais apparemment il doit s'agir d'autre chose. »
« - Mais êtes-vous bien sûr d'abord qu'il s'agit du plan de la cité ? »
« - Eh bien, mis à part la carte topographique que j'avais pu retranscrire, c'est le seul schéma qui illustrait le manuscrit. Donc, je dirais que « oui »... »
Lara fulminait. L'amateurisme de son compagnon l'avait mise en colère, et elle commençait à regretter d'avoir entrepris ce voyage qui pouvait bien s'avérer être leur dernier dans le cas où leur mission échouerait.
« - Pendant que nous cherchons la manière correcte d'utiliser le plan, nous pourrions peut-être penser à nous... »
« - ... décrotter ? » termina Lara.
« - ... restaurer » corrigea Kurtis. « Quoique, vous ayez raison, un bain ne vous serait pas superflu » ajouta Kurtis narquois.
« - Ah ! Mais vous ne manquez pas d'aplomb ! Vous ne vous êtes pas regardez ? » s'exclama la jeune femme.

Lara avait ouvert la marche, suivie de son compagnon qui, tout affairé dans sa tentative de déchiffrage du plan qu'il n'avait cessé de tourner et de retourner dans tous les sens possibles tout au long du trajet, lui avait laissé le soin de trouver ce dont le couple avait un besoin impérieux dans l'immédiat. Ils avaient parcouru les dédales de la ville depuis plus d'une demi-heure, et finalement, la jeune femme avait fait halte devant un étal attenant à ce qui avait tout l'air d'une boutique. A côté, deux petites créatures drapées dans des voiles imprimés et bigarrés semblaient s'échanger un flot de babillements incompréhensibles. Lara était entrée.

L'intérieur du bâtiment était le lieu de réunion d'une foule d'objets hétéroclites et inconnus dont l'usage que les êtres de ce monde pouvaient en tirer était le cadet des soucis de Lara, mais qui, comme elle l'escomptait, indiquaient qu'elle pourrait peut-être y obtenir ce qu'elle cherchait. Tous les recoins regorgeaient de petites et de grosses pièces manufacturées ou usinées accrochées, suspendues, empilées, entassées, assemblées, quelques unes alignées avec pour seul point commun qu'ils étaient tous constitués de métaux, tous aussi rutilants qu'un sou neuf, réfléchissant la lumière d'un plafonnier rectangulaire et blafard qui rayonnait dans tout le local. La jeune femme s'était avancée vers ce qui avait l'allure d'un comptoir, et aussitôt les deux petites créatures qu'elle avait croisées à l'entrée l'avait suivie pour prendre place de l'autre côté. Lara avait commencé par fouiller ses poches et avait déposé sur le meuble leurs contenus, à savoir, 1 penny et trois shillings, ce qui lui avait paru dérisoire, mais après tout « elle n'avait rien à perdre » s'était-elle dit.

Kurtis avait eu beau se remuer les méninges durant une bonne heure déjà, le papier ne semblait toujours pas daigner dévoiler ses secrets, bien qu'il sût pertinemment bien qu'il y avait de maigres chances qu'il puisse résoudre sur le coup du hasard ou sur une aussi brève échéance, à moins d'un miracle, une énigme sur laquelle il s'était penché depuis voilà plus de trois ans. Il tentait d'effectuer une ultime fois le test de la lumière et de l'ombre projetée, avec le mince espoir que le soleil de ce monde produirait une action chimique sur la matière grisâtre qui avait servi d'encre, lorsqu'il s'était soudain rendu compte que Croft l'avait promené jusque dans une petite ruelle plutôt sombre. Il la chercha du regard, mais elle semblait s'être volatilisée. Cependant un juron bien britannique qui s'était échappé de l'intérieur de la petite échoppe devant laquelle il se tenait l'avait poussé à en franchir le seuil. Avec des signes manifestes d'impatience, Lara Croft s'y tenait debout face à un comptoir où avait été étalés divers objets parmi lesquels il reconnut sur le champ son mini-compteur Geiger-Müller, tandis que deux petits êtres dont les corps étaient presque entièrement dissimulés sous des étoffes chamarrées étaient occupés à jauger un revolver, discutant entre eux dans un langage qui lui était totalement étranger. Il ne mit guère de temps pour comprendre ce que sa compagne tentait de faire.
« - Hé ! » s'exclama-t-il avant de se précipiter pour reprendre son bien. Mais l'une des petites créatures avait été plus rapide que lui et l'avait tendu à son congénère qui s'était mis à l'examiner aussi consciencieusement qu'il l'avait fait avec l'arme. « C'est à moi, ça ! » protesta-t-il.
« - Nous avons besoin de monnaie d'échange » expliqua la jeune femme. « Vous n'avez plus faim ? »
« - Si, bien sûr. Mais cet appareil est unique, un vrai bijou en matière technologique ! Je voulais juste vous prévenir qu'il vaut une fortune... sur Terre » fit Kurtis, avec un air renfrogné.
« - Reprenez-le. De toute manière, ils n'en veulent pas » dit Lara en lui tendant l'objet. « Vous n'avez rien d'autres que nous pourrions éventuellement marchander ? »
« - Ma montre, peut-être ? » proposa-t-il.
« - J'ai déjà essayé avec la mienne, et ils n'y ont même pas prêté un oeil» dit-elle avec une pointe de lassitude.
« - Attendez, j'ai peut-être quelque chose... »

Kurtis avait plongé sa main dans son sac à dos et l'avait ressortie avec un objet circulaire, celui qu'il avait trouvé dans les méandres du puits. L'artefact qui avait des reflets de cuivre ne leur avait servi à rien jusqu'à présent, et puisqu'ils étaient enfin parvenus à atteindre la cité, l'homme se réjouissait par avance de pouvoir s'en décharger, car le disque devait peser pas loin de dix livres. Les petites créatures semblaient amatrices d'antiquités, car à la vue de l'objet, il lui avait semblé que leurs yeux s'étaient mis à pétiller et qu'ils avaient émis des sons ravis. L'une d'elles s'était engouffrée dans l'arrière-boutique puis, était revenue au bout de quelques minutes déposer devant le couple cinq bâtonnets de cristaux, deux de couleur rose, les trois autres verts, ainsi qu'un étui en métal cylindrique. Le couple s'interrogeait sur le contenu du tube, lorsque l'une des créatures en descella l'opercule pour le leur montrer. Aussitôt un bruit de cliquetis affolé avait pris naissance dans la pièce. Le compteur Geiger que Kurtis tenait encore en main et qui avait été enclenché par les manipulations des petits commerçants émettait de violentes protestations. Lara avait saisi les cinq cristaux et avait décliné l'offre pour le tube de métal et son contenu avant de quitter la boutique.

Le couple avait eu la plus grande peine du monde à trouver ce qui pouvait le plus s'apparenter à une auberge. A de nombreuses reprises, Lara avait tenté de héler des passants afin de leur demander de les guider. Elle avait esquissé quelques dessins sur une page de son carnet, tandis que Trent avait préféré user du langage du corps. A renforts de gribouillages de la jeune femme et, de mimes et de bruitages, que Lara avait jugés grotesques, de l'homme, leurs efforts avaient finalement porté fruits. Ils avaient été dirigés devant plusieurs bâtiments et ils les avaient visités successivement avant de porter leur choix sur l'un d'entre eux.

La nuit était tombée.
« - Ne vous retournez pas, mais je crois bien qu'on nous suit » fit tout à coup Kurtis.
Lara avait jeté un oeil discret derrière elle. Un individu vêtu d'un long manteau sombre dont le capuchon rabattu masquait sa physionomie marchait derrière le couple.
« - Nous allons être fixés. Entrons, nous verrons bien ce qui se passera » dit Lara.

Le lieu ne tenait pas du luxe, mais était le seul établissement qui les avait bien accueillis à la vue des cristaux qu'avait brandis Lara. La salle dans laquelle ils venaient de pénétrer était feutrée et plongée dans une semi-obscurité. L'éclairage résidait en de petites sources ponctuelles et multicolores encastrées dans le plancher et laissait entr'apercevoir les occupants confortablement installés sur du mobilier visiblement modulable en fonction de leur espèce. La jeune femme s'était avancée vers un comptoir en forme de demi-cercle au milieu duquel s'affairait une sorte de mastodonte à huit bras tentaculaires.
« - Nous voudrions une chambre, un bon dîner et de quoi nous laver » annonça Lara, en montrant les dessins dont elle s'était servie jusque là.
Le tenancier avait interrompu ses activités pour faire face aux nouveaux venus et avait paru hébété. Lara avait répété sa phrase plusieurs fois. Il avait examiné les dessins puis marmonné une suite de syllabes incompréhensibles avant de disparaître subitement derrière son poste pour en émerger avec une plaquette noire qu'il déposa devant lui.
« - Laissez-moi faire » dit Kurtis en affichant une expression indiquant qu'il allait pouvoir régler les choses en un tour de main. Il répéta la même phrase que sa compagne, mais en l'appuyant, quant à lui, de mimes et de grimaces, gesticulant avec emphase, comme s'il lui paraissait évident qu'il s'agissait là, d'un langage universelle. Plusieurs têtes dans la salle s'étaient retournées vers le couple, et avaient commencé à dévisager l'homme avec curiosité.
« - Hum ! » laissa échapper Lara. « Je crois que vous vous faites remarquer. Arrêtez ce jeu ridicule, je vous prie »
« - Il faut bien que l'un de nous deux se dévoue, si vous ne voulez pas qu'on y passe la nuit » rétorqua Kurtis. Son estomac vivait en ce moment un calvaire, et il aurait été prêt à mimer la Reine d'Angleterre si cela avait été en mesure de l'aider à l'apaiser d'une quelconque manière.
« - Avec lits séparés ? » fit soudain une voix grave et caverneuse.
Kurtis avait bégayé sur le moment, médusé par cette phrase émise par une voix semblant venir d'outre-tombe qu'il en négligea même de répondre, tout en recherchant assidûment son propriétaire. Dans la seconde suivante, il soupçonna sa compagne de lui avoir joué un tour jusqu'à ce que la voix se répéta et qu'il repéra sitôt avec certitude la source qui n'était autre que la tablette rectangulaire que le tenancier du bar avait placé sur le comptoir. Le regard de Kurtis s'était posé tour à tour sur ce dernier et l'objet qu'il tenait entre deux de ses pattes, puis s'était décidé finalement à répondre face à la tablette :
« - Oui, s'il vous plaît »
« - Ça fera douze kwarx et cinquante picoz, payables d'avance, merci » fit la voix. Puis elle ajouta « plus six kwarx supplémentaires pour la location du Translateur Universel » en lui tendant la tablette.
Kurtis s'était tourné vers sa compagne pour lui demander de régler le compte, et vit que l'attention de cette dernière était dirigée vers l'entrée où l'inconnu qui les avait suivis dans la rue quelques instants plus tôt était aux prises avec une espèce de grosse brute porcine tatouée du logo de l'établissement. L'inconnu beaucoup plus frêle se débattait, alors que l'employé l'avait saisi par le col pour le traîner au-dehors. Il en avait perdu son capuchon, révélant le visage d'un jeune garçon de type amérindien.
Sitôt qu'elle avait été témoin du fait, Lara Croft s'était précipitée au-dehors dans l'espoir de le retrouver, mais il s'était enfui.

La nourriture était infecte et immangeable. Il avait demandé à trois reprises de lui servir autre chose, mais tous les plats avaient la même consistance, et noyés dans une gélatine à l'arôme rappelant celui de cucurbitacées en début de phase de putréfaction. Finalement, l'estomac toujours vide, et d'humeur ronchon, il avait imité sa compagne qui s'était contentée de grignoter quelques biscuits secs. Quant aux sanitaires, ils se résumaient en une pièce, qui rappelait plus une laverie de voitures automatique qu'une véritable salle de bain digne de ce nom. Il y manquait la porte, et la jeune femme l'avait prié d'aller faire un tour, pendant qu'elle en aurait l'usage.
Kurtis en avait profité pour faire le tour de l'étage dans l'espoir d'y trouver un quelconque autre moyen de s'alimenter, y avait croisé une autre créature de la même espèce que le tenancier du bar – à moins que ce fusse la même - , puis finalement était revenu à son point de départ, frustré. Il campait devant la porte de la chambre depuis une dizaine de minutes, et pour tromper son ennui, il avait déballé tout le contenu de son sac à dos pour en faire l'inventaire, avait plié méthodiquement ses quelques effets, révisé l'état de son desert-eagle, dépoussiéré ses deux grenades restantes, admiré l'arme qu'il avait dérobée aux Créatures, puis au moyen de sa pierre à aiguiser, il avait commencé à affûter son couteau. Il avait également étalé à côté de lui le bout de papier au mystère plus hermétique qu'un bureau de l'état le premier jour de mai.
Il avait entendu soudain des pas dans la chambre, signe que sa compagne allait lui céder bientôt la place.
« - J'ai terminé. C'est votre tour » dit Lara, en lui ouvrant la porte.
Il avait ramassé prestement ses effets, et avait pénétré dans la pièce. Mais au moment où il avait voulu replacer son couteau dans sa gaine, il avait découvert un phénomène étrange. Le bout de papier s'était adhéré à sa lame.

Kurtis se souvenait pourtant qu'il avait effectué des tests d'électromagnétisme par le passé qui s'étaient tous révélés négatifs, et se demandait ce qui pouvait bien être à l'origine de l'acquisition de cette nouvelle propriété. Une si forte adhérence au métal de sa lame n'aurait pas pu lui échapper. Il en concluait donc que l'élément grisâtre qui recouvrait la feuille avait dû subir sa mutation très récemment. Puis il s'était rappelé l'incident dans la boutique des ferrailleurs. La radioactivité émise par la matière renfermée dans le tube avait peut-être agi sur la substance qui recouvrait le papier. Il en avait fait part à Croft qui s'était proposée de se pencher sur le nouveau phénomène pendant qu'il effectuerait sa toilette. L'eau était chaude, et il s'en délectait. Il en avait profité également pour procéder à une petite lessive, tout comme l'avait accomplie sa compagne. Il avait senti soudain une paire d'yeux braqués dans le bas de son dos, et avait constaté que cette dernière était revenue dans la chambre. Cela ne lui était pas pour lui déplaire. Elle lui avait souri, chose rare, puis était repartie sans un mot. « Peut-être qu'il était son type d'homme après tout » pensa-t-il en se surprenant à rêver.
Il l'avait retrouvée assise à une des tables de la salle du rez-de-chaussée, occupée à tailler son crayon avec un couteau. Il tâta la gaine du sien par pur réflexe, ce qui le fixa aussitôt, à sa grande déconvenue, sur le véritable motif de la petite incursion de la jeune femme dans la chambre tout à l'heure. Il s'attabla à ses côtés, et l'observa durant un petit moment. Elle avait séparé les copeaux des scories et avait regroupés ces derniers sur la surface d'une page détachée de son carnet et qu'elle avait pliée en deux, puis avait versé son contenu sur une deuxième page qu'elle avait appliquée juste au-dessus du damier.
« - Je crois que nous pouvons écarter l'hypothèse que ce plan soit celui de la cité » dit-elle.
« - Pourquoi donc ? » fit Kurtis, interloqué.
« - Jugez-en vous-même »
La jeune femme lui avait tendu les deux feuilles superposées. Une figure constituée de corpuscules de graphite était apparue sur celle du dessus. Et contrairement à ce qu'il s'était imaginé, elle n'avait pas du tout l'air de représenter un quelconque plan d'une cité, mais après lui avoir donné une certaine orientation, il lui avait semblé qu'il représentait plutôt celui d'un circuit électronique ou d'une machine.
Il y avait de l'agitation près de l'entrée. Trois nouveaux arrivants, dont l'un de la même espèce que celui auquel le couple avait eu affaire durant l'épisode de la fontaine, étaient occupés à discuter avec la brute qui y était postée. Les deux autres étaient d'une espèce que Lara n'avait jamais encore rencontrée jusqu'ici. Leurs têtes étaient oblongues et leurs corps diaphanes et extrêmement élancés étaient parés de pectorales et de pagnes semblables. Ils s'étaient dirigés vers le bar, où le gérant après avoir échangé quelques mots avec eux avait pointé un tentacule dans la direction du couple d'humains, puis finalement étaient venus se planter devant ces derniers .
« - Veuillez nous suivre de votre plein gré, ou nous pourrons vous y contraindre » avait dit l'un d'eux en désignant la troisième créature qui les accompagnait et qui salivait d'avance.

Une créature jumelle du tenancier de l'établissement avait accouru également vers les interpellés et avait jeté vers eux leurs effets personnels qu'elle avait été chercher dans leur chambre, avec précipitation, à la demande de son collègue.

« Apparemment, ils faisaient l'objet d'une arrestation, et les trois créatures devaient probablement appartenir aux forces de l'ordre de la cité » pensa Lara. Ils avaient déambulé dans des ruelles durant déjà près de vingt minutes, les deux créatures immaculées sur leurs flancs et la troisième fermant la marche. Elle nota alors que la cité paraissait être une cité piétonnière, car celle-ci ne semblait receler aucun autre moyen de locomotion. Elle nota également que le garçon qui les avait suivis tout à l'heure avait refait son apparition et les avait encore suivis jusqu'ici. Trent l'avait remarqué aussi. Arrivés à hauteur d'un porche, ils avaient fait halte et le garçon tapi dans l'ombre d'une ruelle transversale leur avait fait signe de le suivre.
La présence d'un jeune garçon dans cette cité où se côtoyaient un nombre incalculable d'extraterrestres intriguait énormément Kurtis, mais si tout comme il le supposait, les trois créatures qui les escortaient, lui et Croft, représentaient les autorités des lieux, leur fuite leur pouvait être plus que nuisible. Toutefois, il ne savait pas non plus ce qu'ils leur réservaient.
Anticipant le choix de son compagnon, Lara qui avait opté pour le garçon avait opéré un salto arrière la plaçant derrière la créature aux mandibules, puis d'un balayage de la jambe au ras du sol, elle l'avait déséquilibrée avant d'entamer une course en direction de leur jeune complice. Kurtis avait également profité de l'ouverture pour faire de même. L'extraterrestre-cracheur n'avait pas tardé à se mettre à leur poursuite, et comme le couple ne s'en était pas douté un instant, il avait tôt fait de les rattraper malgré son embonpoint qui dissimulait, en vérité, un coureur hors pair.
L'adolescent était aussi souple et rapide qu'un félin et paraissait connaître le terrain comme sa poche. Il leur avait fait suivre un parcours chaotique, vraisemblablement pour tenter de leurrer leur poursuivant.
« - Bon sang, pas moyen de le semer ! » dit Kurtis, entre deux souffles courts.
« - Il faudrait qu'on puisse le ralentir » dit Lara.
Le garçon avait freiné brusquement pour rebrousser chemin, et avait lancé trois petits objets sur le sol avant de reprendre sa course sans explications. Ils n'avaient pas tardé à en comprendre leur utilité lorsque trois secondes plus tard, des lueurs de flashs avaient été discernables depuis leur position.
Ils avaient couru ainsi encore une dizaine de minutes, puis le jeune inconnu s'était arrêté devant un petit immeuble où il avait pénétré. Il était ressorti presque aussitôt et leur avait fait signe d'entrer. Ils avaient d'abord été conduit dans un hall d'entrée, puis un homme et une femme, tous deux passés la quarantaine, étaient venus les accueillir. L'homme leur avait indiqué des sièges dans une pièce et avait fait un signe à la femme qui avait acquiescé avant de disparaître dans une autre pièce.

L'homme avait été chercher un collier avec un petit pendentif noir et rectangulaire et se l'était glissé autour du cou, puis était venu s'asseoir auprès de ses invités.
« - Je me nomme Axiol-Po-Numa, mais vous pouvez m'appeler Numa. La femme que vous avez vue est mon épouse Axiol-Ti-Lilo, et le garnement qui vous a conduits jusqu'ici, c'est mon fils, Tiho. Il m'a dit qu'il vous avait vus vous baigner dans la fontaine sacrée. C'est moi qui lui ai demandé d'aller vous chercher »
Lara et Kurtis s'étaient présentés également, mais ne savaient trop par où commencer et surtout s'ils pouvaient se fier à leur hôte et lui confier la raison de leur présence dans la cité. Une odeur agréable de cuisine avait embaumé la pièce juste quelques secondes avant même le retour de la femme qui était venue déposer un plat devant le jeune couple. Kurtis n'osait y croire. « Un vrai repas, c'était un miracle ». Mais la politesse voulait qu'on l'y invite, et pendant une brève minute qui lui parut une éternité, il avait eu pleine conscience de ce qu'avait pu endurer Tantale.
« - Mangez. Mon épouse l'a spécialement préparé pour vous » fit Numa. « Je devine que si vous avez opté de descendre à l'auberge du « Joyeux Pitikouz », comme me l'a rapporté Tiho, c'est que vous y aviez été forcément contraints. Aucun humain ne choisit un établissement Pitikouz. Ils ne servent que des aliments régurgités. C'est lié à leur organisme qui ne tolère que ce genre de nourriture »
« - Dites-moi, Numa, vous avez parlé de fontaine « sacrée »... Est-ce la raison pour laquelle nous avons eu droit à cette arrestation ? » demande Lara.
« - Oh, je ne pense pas. Cette fontaine n'est sacrée uniquement que pour mon peuple depuis de nombreuses générations ».
« - Votre peuple ? Je n'ai vu pratiquement aucun être humain comme nous dans cette cité, donc je suppose qu'il y en a d'autres sur cette planète ? »
« - Planète ? » fit Numa, complètement ébahi. « Thaara n'est pas une planète, mais une station de transit intergalactique. Enfin, par station, je veux dire un vaisseau, car périodiquement, le consortium qui préside à Thaara doit la déplacer vers les brèches spatio-temporelles qui sont en perpétuels déplacements dans l'univers.... Mais je m'égare. Qu'est-ce qui vous amène au juste à Thaara ? Il est rare d'y voir des humains y circuler»

Lara avait du mal à digérer ce que venait de lui apprendre l'homme. Tout lui était devenu davantage confus à propos de cette mission qu'elle et Trent s'étaient assignés. Ce dernier, bien qu'il soit connu que « ventre affamé, n'a pas d'oreilles » avait prêté tout de même une oreille attentive aux propos de leur hôte, mais cela ne l'avait nullement empêcher de continuer à s'empiffrer comme un glouton depuis le début de la conversation.
Kurtis avait dévoré le plat. Un succulent assortiment de bouchées à la saveur de pommes de terre sautées sur un lit de crudités multicolores, le tout nappé d'une fine sauce à la menthe. L'homme l'avait englouti jusqu'à la dernière miette, puis avait pris également part à la discussion.
« - Nous venons d'une planète que nous appelons Terre et... »
A ces paroles, Numa était devenu blême, et tandis que Kurtis avait narré leurs péripéties qui les avaient menés jusque dans cette cité-vaisseau, il avait écouté avec une extrême gravité. Une lueur dans son regard avait exprimé une sourde inquiétude au moment où Kurtis avait évoqué le nom de Tixlhuoc.
« - Le Gardien des Huocs... D'après les légendes de notre peuple, c'était ainsi que nos ancêtres avaient baptisé celui qui avait combattu les Huocs. Les fondements de nos croyances s'avéreraient donc justes. Pour ma part, je n'y avais jamais prêté foi »
« - Parlez-nous de cette légende, je vous prie » demande Lara.
« - Je suis navré, mais mes connaissances sur ce sujet sont très limitées... Mais je peux vous conduire vers quelqu'un qui pourra certainement mieux vous renseigner » répondit Numa. « Je dois précisément le rencontrer demain, la raison de ma présence et celle de ma famille sur Thaara. Mon épouse et moi-même serions ravis de vous héberger. Mon fils va vous conduire jusqu'à votre chambre »

La maison des Axiol reflétait l'aspect d'une demeure cossue. La chambre que la famille leur avait prêtée pour la nuit présentait bien davantage de conforts que celle de l'hôtel, et comportait, entre autres, du mobilier en bois laqué dont un lit spacieux à la parure richement brodée, sur lequel Trent s'était vautré et n'avait pas tardé à s'endormir.
Lara avait eu du mal à trouver le sommeil, l'esprit toujours harcelé par l'énigme du plan à laquelle étaient venu s'enchevêtrer celle de leur arrestation et les nouvelles interrogations auxquelles les paroles de Numa avaient donné le jour. Toutefois elle avait le net pressentiment que les éléments du puzzle commençaient tranquillement à se mettre en place, et espérait avec ferveur que la rencontre de demain allait l'éclaircir sur un point dont elle avait flairé peut-être une importance capitale pour mener à bien leur mission. Elle était impatiente d'en savoir davantage aussi sur la légende, tout autant qu'elle appréhendait de voir poindre l'aube.

[... La Terre. Pérou, 13 juillet 2002, 23H50. Au coeur du sanctuaire Nazca.

Alfredo souffrait d'une douleur atroce au crâne depuis l'événement qui l'avait poussé à prononcer cette incantation dont il n'arrivait plus à se souvenir, comme si un autre que lui avait pris possession de son âme et lui avait dicté chacune des phrases et chacun des gestes qui lui avaient permis d'accomplir le rituel. Les êtres qu'il avait éveillés pullulaient à présent par centaines tout autour de lui. Etrangement, ils ne l'avaient pas du tout effrayé. Bien au contraire, lorsqu'ils avaient émergé de leurs longs et profonds sommeils surgissant des abîmes, il avait ressenti un merveilleux sentiment d'euphorie et de puissance incommensurable. Il avait étonnamment soif aussi. Pourtant ses lèvres étaient humides. Il avait déambulé un moment dans un état de semi-hébétude parmi les décombres du camp à la recherche d'un objet. Il avait dû enjamber à plusieurs reprises les cadavres qui le jonchaient : les corps de ses congénères qui avaient eu le malheur de refuser de coopérer à ses desseins et qui avaient tenté de fuir comme une bande de poules mouillées. Enfin, il trouva ce qu'il cherchait : un débris de miroir. Il s'y mira quelques secondes pour vérifier son apparence. Il trouvait que ses yeux rouges lui donnaient une touche séduisante. Un filet de sang coulait aux coins de ses lèvres. Il les caressa de sa langue et le goût du fluide vital lui parut un véritable délice. Une force l'appela soudain vers le désert. Ses maîtres avaient besoin de lui. L'orientation de la Terre était à nouveau propice à l'utilisation de la porte, et il devait se dépêcher. Ils étaient rassemblés aux abords des figures zoomorphes que les Nazcas avaient réalisés par le passé afin de masquer de cette façon, qu'il jugea pitoyable et ridicule, les repères de la passerelle. L'un d'entre eux, à la lourde paire de cornes torses et sanguines, avait pris la parole et s'était adressé à lui.
« - Mon nom est Nethlu. Quel est le nom de celui qui nous a libéré de notre léthargie ? » demanda-t-il.
« - Je m'appelle Alfredo de Castilla y Aragon, votre serviteur tout dévoué. » répondit Alfredo en s'inclinant devant la Créature en signe de déférence.
« - Peux-tu me dire combien de cycles se sont écoulés depuis ? »
« - Ce sanctuaire existe depuis deux milles années terrestres, Monseigneur »
« - Mmmh... A peine cinq générations. Les nôtres, sur Atla-Hira, ne nous auront certainement pas oubliés » fit Nethlu, en s'adressant à ses confrères avec un air de satisfaction. « Les balises ont été à nouveau réunies. Connais-tu ceux qui ont réussi à les remettre en place ? » dit-il en se tournant à nouveau vers Alfredo.
« - La femme s'appelle Lara Croft, une aventurière, réputée pour avoir résolu bon nombre d'énigmes que recèle notre monde. Quant à l'homme qui l'accompagnait, je ne le connais pas. Mais n'ayez crainte, ce sont des humains. Ils sont inoffensifs. Je pourrais les broyer de ma mains si je le voulais » dit Alfredo, semblant doté d'une énergie nouvelle. Sous le simple contrôle de la pensée, une aura pourpre avait émané de son corps.
« - Tais-toi, minable créature ! Le pouvoir que je t'ai confié, je pourrais te le reprendre à ma guise, si tel était mon désir ! » dit Nethlu qui pour en apporter la preuve avait projeté de la pointe d'un doigt crochu un lasso lumineux en direction de Alfredo pour l'y étreindre tel un étau. « Si cette Lara Croft et son compagnon sont suffisamment futés pour parvenir à utiliser la porte, ils constituent désormais une menace pour nous. Je t'ordonne de les retrouver et de les anéantir ! » dit Nethlu en désignant le passage céleste qui venait de refaire son apparition.
« - Je n'y manquerai pas, Maître » affirma Alfredo, avec la plus grande humilité...

A suivre...

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