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L'âge de glace - Director's Cut

L'âge de glace - Director's Cut, Chapitre 13, par Pitoch, le 08 février 2006.

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Chapitre 13

A l'aide des notes d'Indy, fruits de deux jours de recherches laborieuses, Bryce put obtenir, via son ordinateur, les coordonnées précises de l'épave. Il les entra dans le traceur GPS, et Lara put piloter le luxueux yacht jusqu'à la verticale de leur objectif. Après deux heures de mer, elle coupa les gaz, puis descendit sur le pont principal. Indy était déjà en train d'enfiler sa combinaison néoprène.
- Ok, on plonge tout de suite, fit Lara. Mais après, on se repose et on bronze !
- Pour le plaisir de te voir en bikini, volontiers, répondit Indy.
- Y'a un truc que je comprends pas, intervint Bryce. Vous comptez vraiment trouver un truc là-dessous ? Je veux dire, une épave aussi « évidente » a dû être pillée des centaines de fois ! Il doit rester que la carcasse !
- C'est pas faux, mon chou, confirma Lara avec un clin d'oeil.
- Les chasseurs de trésor recherchent de l'or, des pièces de monnaie, des bijoux, voire des amphores, répondit Indy. Nous, nous cherchons un simple bâton.
Ils finirent de se préparer. Indy plongea le premier dans l'eau et surnagea, le temps de placer son détendeur. Puis il s'enfonça dans les profondeurs. Lara sauta à son tour.
- Et attends, Lara ! cria Bryce. Et si je me fais attaquer, je fais quoi ?
Quand Lara plongea à son tour sous l'eau, elle riait encore.

***

Palmes aux pieds, torche puissante à la main, Indy et Lara nagèrent ensemble vers le fond. Après une centaine de mètres, ils trouvèrent l'épave, recouverte de mousse et d'algues et visiblement occupée par un cheptel disparate de faune sous-marine. Le trou béant responsable du naufrage se trouvait à la proue, offrant une large entrée aux deux plongeurs.
- Ils ont peut-être heurté un iceberg ? fit Indy en riant à l'aide de la radio de sa combinaison.
- Hilarant, Indy. Tout simplement hilarant.
- Tu ironises, mais vu le temps qui fait à Londres en plein mois de juillet...
- Oui, mais bon, on a vérifié si, historiquement, Fenryr avait tenté de s'échapper. Et on a trouvé que non.
- Certes. Il aurait un très grand froid pour trouver un iceberg dans le sud de la méditerranée.
- Contente de te l'entendre dire.
- Dis-moi, Lara, comment expliques-tu ce trou ? Comment ce bateau a-t-il coulé ?
- Il a heurté quelque chose, répondit-elle sur le ton de l'évidence. Une baleine ? Un rocher, sûrement.
- Il n'y a que deux façons de faire un trou pareil dans un navire, Lara, fit-il, retrouvant son ton professoral. Un iceberg. Ou une bombe.
- Quelqu'un aurait coulé volontairement le bateau ? Pourquoi ?
- Tu connais toujours ma biographie par coeur ?
Lara réfléchit un moment. Ils nageaient depuis un moment autour de l'épave, lentement.
- L'épée cruciforme ! s'exclama-t-elle soudain. Cette confrérie qui voulait empêcher à tout prix qu'on trouve le Graal !
- Continue...
- Un membre d'une confrérie similaire aurait alors coulé le bateau pour qu'on ne retrouve pas la hampe de la lance !
- Oui, pour que jamais personne n'entre en Asgard. Et cette confrérie est toujours active de nos jours, malgré la menace de Fenryr. Le membre actuel veut empêcher qu'on entre dans le royaume des Dieux...
- Kurtis Trent !
- Précisément. Nous avons donc un double problème, Lara. Lorsenn qui veut entrer en Asgard pour des raisons certainement peu humanistes, et Trent, qui veut l'en empêcher.
- Et nous, nous devons y entrer, au nez et à la barbe de Trent, mais sans offrir la même opportunité à Lorsenn...
- Pas simple, hein ? s'esclaffa Indy.
- Ca te fait rire ?
- En fait, mon rire est nerveux. C'est pour masquer mon profond malaise. D'autant qu'une armada de grenades est en train de couler vers nous...
Lara leva aussitôt les yeux. En l'espace d'un instant, elle analysa toute la situation. L'ombre d'un second yacht, collé à celui de Sigalas. La dizaine de plongeurs, à moins de deux mètres sous la surface. Les grenades, petits points scintillants, plongeant vers le fond. Vers l'épave. Vers eux. La seconde suivante, Lara et Indy se mirent à nager frénétiquement, s'éloignant de l'épave et des grenades mortelles. C'était une course perdue d'avance : la première grenade entraîna une réaction en chaîne, qui fit sauter tout le chapelet de bombes en même temps. L'onde de choc rattrapa les fuyards, les secouant comme de vulgaires poupées désarticulées. Lara sentit ses oreilles exploser et ses nerfs se rompre. Le souffle coupé par cette douleur insidieuse, elle perdit connaissance.

***

Lara se réveilla brusquement, totalement perturbée. Elle ne mit pas longtemps à savoir l'origine de son malaise : si aucune blessure n'était apparente, elle n'en était pas moins sourde. Elle le sut bien avant de le constater via son entourage. En effet, des hommes et des femmes en blouse blanche allait et venait autour d'elle, dans un parfait silence. Elle voyait des lèvres bouger, plus ou moins vite, mais sans qu'aucun son ne lui parvienne.
- Super, se dit-elle. Maintenant je suis sourde...
Toutes les personnes présentes se tournèrent vers elle. A peine embarrassée, Lara tenta de se lever, sans succès. Un très bref instant, elle se mit à paniquer, repensant à l'enfer que lui avait fait vivre Banks en la faisant passer pour paraplégique. Mais elle se calma rapidement en constatant qu'elle était simplement ligotée sur une chaise. Elle attendit patiemment que tous les présents vaquassent de nouveau à leurs occupations pour étudier plus avant sa situation. Elle était toujours en combinaison de plongée, et pieds nus. Les liens qui maintenaient ses jambes et ses mains dans son dos étaient serrés et très bien faits, l'empêchant toute tentative d'évasion. Mais elle essaya tout de même, faisant bouger de quelques millimètres ses poignets. Elle espérait ainsi donner du mou au noeud et ainsi sans sortir. Soudain, elle sentit la corde se détendre d'un coup et tomber. Elle ramena aussitôt ses mains et, sans perdre de temps, s'occupa de la corde à ses chevilles. Une fois libre, elle prit le temps de regarder la première corde : tranchée net. Quelqu'un l'avait libérée. Elle regarda autour d'elle, mais seuls les laborantins se trouvaient sur place. Et ils ne s'occupaient pas d'elle. Sans hésiter, elle quitta la pièce, discrètement.
Sensation étrange que d'avancer dans le silence complet... Lara n'entendait même pas sa propre respiration. Les grenades sous-marines avaient fait du dégât, mais elle sentait en elle-même que ses tympans n'étaient pas détruits : la surdité n'était que temporaire. Rien d'inquiétant, donc. Par contre, elle s'inquiétait de son environnement. Des milliers de questions l'assaillirent : où était Indy ? Où était-elle ? Pourquoi était-elle attachée ? Qui l'avait libérée et pourquoi ? Pourquoi personne ne semblait s'inquiéter de son évasion ? Sur ce dernier point, elle pouvait douter : après tout, une sirène d'alarme était peut-être en train de hurler sans qu'elle ne puisse l'entendre. Elle traversa un couloir désert et arriva immédiatement à son objectif. Elle le sut à la taille de la pièce, un grand entrepôt, au nombre de personnes présentes, et à la « qualité » de certaines d'entre elles. Au centre de l'entrepôt, elle reconnut Lorsenn, qui, entouré de collaborateurs, semblait encore plus immense. D'autant que son assistant le plus proche, celui avec la tête de fouine, était assez petit. Lara s'approcha, se cachant derrière le moindre abri de fortune. Une fois satisfaite à la fois de sa cachette et de la distance la séparant de Lorsenn, elle s'arrêta pour regarder. Le géant - comment l'appeler autrement ? - tenait la pointe de lance dans une main, et un grand bâton usagé de l'autre. Le bois semblait vermoulu, noirci. Il semblait tenir un vieux balai. La pointe n'était pas en meilleur état, puisqu'elle était émoussée et totalement recouverte par la rouille. Et pourtant Lorsenn semblait parfaitement ravi de tenir ses deux vestiges. Il exhiba fièrement ses trophées, un grand sourire aux lèvres, son regard parcourant lentement l'assistance. Quand il tourna la tête vers Lara, elle eut la sensation qu'il la regardait dans les yeux. Elle ne céda pas à la panique, malgré une irrépressible envie d'agir, d'autant que Lorsenn n'avait pas réagi. Preuve qu'il ne l'avait pas vu. Mais, comme si les deux évènements étaient liés, elle se mit à entendre. Tous les bruits lui parvinrent d'un seul coup, rompant le silence total qui l'enveloppait jusqu'alors. Soudain assourdie, elle se boucha les oreilles, le temps de retrouver l'usage de son ouie. Elle secoua la tête pour s'éclaircir les idées et se reporta sur la scène. L'homme à tête de fouine prit alors la parole, d'une voix forte, pour se faire entendre de tous.
- Merci de reculer ! fit-il. Eloignez-vous, merci ! Plus loin ! Allez, on se dépêche !
Tout le monde s'exécuta, laissant une bonne zone franche autour de Lorsenn. L'homme d'affaires norvégien tendit les bras et commença à rapprocher les deux objets l'un de l'autre. Lara se surprit à retenir son souffle. Soudain, un sifflement se fit entendre. Une sorte de boomerang circulaire fusa dans l'entrepôt, lancé d'un point que Lara ne pouvait voir, et en direction de Lorsenn. Prévenu par son assistant, il s'écarta à temps. Mais le boomerang fit demi-tour, puis se mit à suivre une trajectoire artificielle.
- Il est télécommandé ! s'exclama Lara pour elle-même.
L'arme - car c'en était une, la jeune femme ayant repéré des lames acérées sur le boomerang - fit quelques virages erratiques puis, accélérant soudain, trancha net les deux mains de Lorsenn à hauteur des poignets, avant de repartir vers son « pilote ». Il tomba à la renverse, le sang giclant de ses plaies, mais sans un cri. Lara eut une grimace d'écoeurement. Prise de pitié, elle allait sortir de sa cachette lorsqu'elle se rendit compte d'un fait horrible : tenant toujours les deux objets, les mains coupées continuaient à avancer l'une vers l'autre ! L'homme au boomerang s'en rendit également compte, car il déboula soudain au milieu de l'entrepôt, afin d'empêcher les deux mains de se rejoindre. Lara reconnut l'homme de White Chapel, avec le bouc et la cicatrice sous l'oeil gauche. Celui qui l'avait innocentée. L'assassin, d'ailleurs. Kurtis Trent. Le jeune tueur sépara les deux mains coupées d'un coup de pied quand Lorsenn se releva soudain, dominant le jeune homme de toute sa hauteur. Celui-ci, surpris, tentant de se saisir de son arme, mais le géant norvégien l'attrapa par le cou d'une main puissante et le souleva de terre, sans effort. Le jeune homme se débattit et tapa des pieds et des poings pour lui faire lâcher prise. Lara écarquilla les yeux, soudainement abasourdie : Lorsenn avait deux nouvelles mains ! Confuse, elle ne savait pas quoi faire. Décidant finalement qu'elle avait une dette envers le jeune homme, elle bondit de sa cachette. Elle courut vers Lorsenn, tout en doutant des dégâts qu'elle pourrait faire à une telle masse de muscles. Le norvégien la regarda arriver, à peine contrarié. Négligemment, toujours sans effort, il jeta le jeune homme inconscient sur elle, comme un vulgaire chiffon. Lara ne put l'éviter, et elle s'écroula, enlacée avec lui, le souffle coupé. Elle se débarrassa avec peine du lourd corps inerte et finit par se relever. Trop tard, malheureusement : Lorsenn avait récupéré les deux morceaux de la lance, à l'aide de ses nouvelles mains, et les joignit enfin. Un étrange halo entoura les deux objets, les rendant flous et lumineux. Quand la lueur disparut, Lorsenn tenait la Lance d'Odin, une arme somptueuse, irradiant de puissance et de majesté. En lieu et place d'une pointe rouillée et d'un vieux bâton de bois se trouvait maintenant une hampe solide et richement décorée et une pointe étincelante et visiblement très acérée.
- Enfin... soupira Lorsenn, de plus en plus extatique. Ma clé pour Asgard !
Lara chercha désespérément quelque chose pour empêcher Lorsenn d'atteindre son but. Mais elle était à moitié assommée et ne possédait aucune arme. Impuissante, elle vit Lorsenn poser délicatement la pointe par terre, tenant la lance à la verticale. Le point de jonction entre le métal et le sol se mit alors à luire, de plus en plus fort, jusqu'à la vision directe devint insoutenable. Lara détourna les yeux afin de se protéger. Finalement obligée de les fermer complètement, elle entendit des murmures qui semblaient venir de tous les côtés à la fois. Un vent fort souffla ses cheveux en tous sens, tout en lui donnant la chair de poule. Elle sentit quelqu'un - ou quelque chose - frôler sa peau. Elle se sentait entourée, portée, mais incapable d'ouvrir les yeux. Enfin, tout finit par se calmer : le vent retomba, la lumière disparut. Avec appréhension, la jeune femme finit par rouvrir les yeux. Elle se leva, ainsi que l'assassin de White Chapel, revenu à lui. Ils étaient seuls dans l'entrepôt : toutes les personnes présentes avaient disparu, corps et bien. Lorsenn et son assistant, notamment.

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