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F.T.I.

F.T.I., Prologue, par Pitoch, le 24 mars 2008.

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Prologue

L'homme se réveilla soudain, en sursautant. Immédiatement pris de panique, il se mit à gesticuler dans tous les sens, faisant claquer les lourdes chaînes qui le retenaient prisonnier au mur. Assis sur un sol froid, sa respiration était courte, voire difficile, et des douleurs effroyables lui vrillaient la tête, à le rendre fou. Il gesticula encore et encore, tentant de se libérer, mais la douleur eut raison de ses tentatives, et donc de sa panique. Détruit par son cerveau en feu, il se reposa contre le mur. Naturellement, il se calma. Sa respiration, bien qu'encore courte, semblait reprendre un rythme normal. Le feu dans sa tête se tut suffisamment pour lui permettre d'analyser sa situation. Il était dans une sorte de cellule, avec un revêtement en pierre et une simple porte munie d'une meurtrière. Il était enchaîné, par les poignets et les chevilles. Il portait un pantalon déchiré pour uniquement vêtement : ses pieds et son torse étaient nus. Maintenant simplement dévasté au lieu d'être carrément détruit, il tenta d'analyser sa situation. Comprendre pourquoi, et comment il se trouvait enchaîné dans une cellule. Il se mit donc à passer mentalement en revue tout ce qu'il savait, à commencer par son propre nom. Il arriva rapidement à la conclusion qu'il ne subissait aucune perte de mémoire concernant sa vie. Mais quant à se rappeler comment il avait atterri là... Il se concentra : il devait revoir la dernière chose dont il se souvenait avant de se réveiller dans cette cellule. Il se trouvait à... Son tête explosa soudain sous l'effet d'une incroyable douleur. Il hurla, son corps tendu à l'extrême, son cerveau semblant bouillir dans son crâne. Intuitivement, son corps se défendait sous l'effet d'une décharge électrique violente, envoyée via les chaînes. Son esprit, las de lutter contre un tel enfer, finit par céder. Le prisonnier s'évanouit, et la décharge cessa juste avant qu'il ne mourut. Dans un des coins supérieurs de la cellule, non loin de la porte, l'oil d'une petite caméra observait l'homme dorénavant inerte.

- Il est mort ?
- Non, mais c'était juste ! Son cour ne supportera pas longtemps de tels traitements ! On va finir par le tuer !
- Vous êtes payé pour secouer ce type, toubib. Pas pour vous plaindre ou remettre en question mes décisions. Et si vous continuez à faire des remarques, je vous fous à sa place, et croyez-moi, j'oublierais d'arrêter la décharge !
Le médecin recula d'un pas devant la colère froide du chef de l'organisation criminelle. Dans ses yeux passa l'image de sa femme et de ses enfants kidnappés et menacés de mort s'il refusait de faire son travail et, comme à chaque fois, il baissa la tête en signe de résignation, voire de soumission.
- Bien sûr, fit-il d'une voix lasse. Je vais continuer.
- Sage décision, docteur. Très sage décision. Rappelez-moi quand notre... sujet se réveille.
- Bien sûr.
Le chef acquiesça, satisfait. Il quitta le poste de contrôle de la cellule pour rejoindre la cellule en elle-même. Il entra dedans et fronça aussitôt les sourcils : la pièce exiguë dans laquelle gisait sa victime sentait la sueur, le sang et la peur, en plus d'une odeur de viande grillée. Il s'approcha néanmoins de l'homme attaché et inconscient et, sans hésitation ni remord, il lança son pied sur son visage déjà meurtri. Le chef eut la satisfaction de sentir les os fragiles du nez éclater sous sa semelle. Sous la violence du choc, la tête de l'homme partit en arrière et se fracassa contre le mur derrière lui, dans un bruit écourant.
- Un nez cassé et un traumatisme crânien en plus ! ricana le chef.
Il se détourna et sortit de la cellule, non sans un regard de pure cruauté vers la caméra.
En fait de pure cruauté, il s'agissait plutôt de libérer une tension grandissante en lui. Car s'il pouvait imposer sa force et sa volonté au médecin grâce à un odieux chantage, il prenait au contraire une attitude beaucoup plus humble lorsqu'il s'agissait de rendre des comptes dans le « bureau ». Au fur et à mesure que l'ascenseur montait, le stress se transforma en appréhension, l'appréhension en peur et finalement, la peur en terreur lorsque les portes automatiques s'ouvrirent sur le couloir étroit et capitonné. Celui qui, quelques minutes plus tôt, menaçait un médecin, se retrouvait maintenant les jambes flageolantes et l'estomac tordu par la terreur à l'idée de rencontrer une nouvelle fois l'homme qui se faisait appeler Under. Comme tous les membres de l'organisation, il avait entendu parler de lui : tout le monde le craignait, bien que peu de personnes - aucune, à sa connaissance, en fait - l'ait rencontré réellement. Les légendes les plus folles courraient sur son compte, comme, celle de l'origine de son surnom. Under. L'histoire disait qu'il s'agissait du diminutif de « Undertaker », le fossoyeur. Surnom donné, toujours selon la légende, en référence aux nombreuses familles qu'il a massacré de ses propres mains. A l'époque, cette histoire le faisait rire. Il avait même détourné le surnom en « Croque-Mort », pour faire rire ses camarades. Cette insouciance, c'était avant qu'il ne soit propulsé chef de l'organisation. Avant qu'il ne rencontre pour la première fois Under. Il avait eu des cauchemars terribles pendant près de soixante jours suite à cette entrevue. Et maintenant, alors qu'il commençait juste à se remettre, il était de nouveau convoqué dans le « bureau ». Lui, le chef tyrannique, cruel et sans pitié pour les faibles, pleurait presque de terreur en approchant de la porte. Deux vigiles, plus de quatre mètres à eux deux, gardaient la porte. Ils l'ouvrirent sans un mot, ni même un regard pour le visiteur. Le chef entra dans une pièce plongée dans l'obscurité. La luminosité était juste suffisante pour qu'il distingue le bureau, deux autres vigiles debout, et une silhouette imposante assise dans un fauteuil. Il ne pouvait distinguer rien d'autre. Pour la deuxième fois, il rencontra Under sans voir son visage. Une des légendes semblait donc véridique : personne n'avait jamais vu son visage. Il s'inclina avec déférence.
- Comment se déroule le traitement de notre cobaye ?
La voix d'Under était naturellement puissante et caverneuse, agrémentée d'un accent indéfinissable et d'intonations étranges. Cette voix déformée et hideuse, ajoutée au mystère inquiétant entretenu dans ce bureau, rendait l'ensemble terrifiant. Le chef lutta pour ne pas s'enfuir.
- Très bien, monsieur, finit-il par articuler.
- Est-il réceptif ?
- Tout à fait, monsieur.
- Et vos agents sur le terrain ?
- Leur travail est terminé, monsieur. Lara Croft est prête.
- Bien. Très bien.
Under resta silencieux et immobile, du moins de ce que voyait le chef de sa position. Il attendit sans bouger, un malaise grandissant se rajoutant à sa terreur.
- Je n'ai plus besoin de vous, reprit enfin Under.
- Monsieur...
- Vous pouvez mourir, maintenant.
A ces mots, le chef sentit une douleur vive dans sa poitrine. Son corps se raidit et bascula en avant. Il mourut avant d'atteindre le sol. Les deux vigiles à l'extérieur entrèrent et attrapèrent le cadavre. Ils ressortirent avec. Under eut un petit ricanement inquiétant puis se tourna vers un homme de petite taille, debout derrière le bureau.
- Faire venir le numéro deux dans la hiérarchie, fit-il. Il vient d'obtenir une promotion. La préparation est terminée. Lançons la première phase du projet F.T.I.

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