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L'âge de glace - Director's Cut

L'âge de glace - Director's Cut, Chapitre 6, par Pitoch, le 06 décembre 2005.

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Chapitre 6

Lara avait promis à Indy que s'il pleuvait encore à Londres à leur retour, ils iraient consulter un spécialiste pour en apprendre plus, et ainsi voir si l'intuition d'Indy était juste. En sortant d'Heathrow, les deux amis étaient face à un dilemme.
- On va voir un spécialiste, avait affirmé Indy.
- Mouais. Reconnais quand même qu'il ne pleut pas, avait répondu Lara.
- On est en Juillet, Lara...
- Certes. Certes...
Puis ils s'étaient tus, se contentant d'admirer la neige qui tombait à gros flocons sur Londres.

***

- Bon, d'accord, j'admets que le temps est trop déréglé, fit Lara en reprenant une gorgée de chocolat chaud.
- Qu'il pleuve en Juillet, pourquoi pas... Mais si on y rajoute la neige et un orage électromagnétique, ça devient franchement louche.
Indy était tout excité. Il arpentait le salon tout en réfléchissant à voix haute. Lara, quant à elle, était assise dans son canapé et buvait une tasse de chocolat chaud. Comme en plein hiver. Bryce était à côté d'elle, son ordinateur sur les genoux, et faisait des recherches sur Internet, à la demande d'Indy.
- J'ai un truc, finit par dire le jeune homme.
- Alors ?
- Il fait moins huit degré Celsius à Londres, en plein midi de Juillet.
- C'est peu, mais on avait remarqué, ironisa Indy. Quoi d'autre ?
- J'ai cherché à savoir à quand remontait le dernier mois de Juillet aussi pourri que celui-ci. Et j'ai trouvé l'été 1860.
- Ce qui fait 143 ans, calcula Indy. Peux-tu chercher si l'été... 1717 a été aussi pourri ?
- Ok !
- Tu penses que c'est cyclique ? intervint Lara.
- Je ne sais pas... Je ne pense pas. Le chiffre 143 ne veut pas dire grand chose, quelque soit les mythes et les régions du monde.
Le téléphone portable d'Indy se mit alors à sonner.
- TELEPHONE ! hurlèrent Lara et Bryce de concert, en se tapant dans la main.
- Le point est pour moi, affirma Lara.
- Ouais. 748 à 742, fit Bryce.
- Mini-break de fait ! s'écria la jeune femme, bras levés.
Indy alla prendre son téléphone, non sans jeter un regard à la fois navré et ahuri aux deux jeunes gens assis sur le canapé. L'écran digital affichait « Marcus Brocy ». Il laissa donc le répondeur se mettre en marche.
- Troisième fois qu'il appelle depuis ce matin, expliqua Indy.
- A mon avis, il vient de découvrir son « nouveau » bureau.
- Oui, et il veut me hurler tout ce qu'il pense de nous au téléphone. Bref... fit-il en redevenant sérieux. Il faut parler à un scientifique. Un météorologue.
- Lord Rosery me semble répondre à cette description, intervint Winston, qui apportait le courrier à Lara.
- Mouais... C'est un vieux machin qui ne sert plus à grand chose, rétorqua la jeune femme.
- Restez polie, Lara, je vous prie.
- Pardon, répondit-elle distraitement.
- Qui est Lord Rosery ? demanda Indy.
- Le météorologue royal. Lord Croft le tenait en haute estime, et c'était réciproque.
- Peut-on le rencontrer ?
- Difficilement, docteur Jones. Il ne sort plus guère, et vues les circonstances, lui et sa brigade de scientifiques doivent être sur le pied de guerre.
- Justement. Ils possèdent les informations. Il faut trouver un moyen de lui parler. Je suis docteur ès archéologie, Lara est la fille d'un Lord, ça doit jouer...
- Pas pour entrer à Buckingham, et surtout en ce moment, j'en ai peur.
Indy se tut et se perdit dans ses pensées, maugréant sa malchance. Lara poussa alors un petit cri qui le sortit de sa réflexion.
- Quoi ? Une idée ?
- Tu vas pas me croire, Indy. La coïncidence de l'année ! Ce soir, on est de sortie !
- Match de foot ?
- Gala de charité avec tous les lords qui comptent dans le royaume. Au Middlesex College.
Elle lui tendit l'invitation qu'elle venait de trouver dans son courrier. Indy parcourut le bristol doré, puis hocha la tête.
- Parfait. Il nous reste deux bonnes heures pour nous préparer.
- Ca va être juste, pour Lara ! rigola Bryce.
La jeune femme lui donna un bon coup de poing dans l'épaule avant de rejoindre sa chambre et sa salle de bains.
Quatre-vingt dix minutes plus tard, Indy s'assit tranquillement sur le canapé, un verre de cognac à la main. Il s'était préparé et portait un smoking élégant, avec un noeud papillon discret et sobre. Bryce le rejoignit, une feuille à la main.
- J'ai continué mes recherches, fit-il. J'ai trouvé pas mal d'archives sur Londres au fil des âges.
- Et ? Juillet 1717 ?
- Non, pas de neige. Un été normal. Même pas plus chaud que la moyenne.
Indy soupira de déception.
- Je m'en doutais un peu, mais c'est dommage. Une piste de réflexion en moins.
Mais Bryce ne l'écoutait plus : il était fixé sur les escaliers. Indy comprit et se retournant en souriant, s'attendant à voir Lara descendre en tenue de soirée. Il perdit aussitôt son sourire : Lara descendait bien les escaliers, mais cette apparition illumina toute la pièce, ainsi que les yeux des deux hommes. Elle portait une robe de soirée noire, légèrement pailletée, qui s'arrêtait au-dessus de la poitrine, laissant ses épaules nues. La robe était fendue des deux côtés, laissant apparaître les superbes jambes de la jeune femme. Ses cheveux étaient relevés et attachés en un chignon travaillé, qui mettait en valeur son visage délicatement maquillé. Lara portait enfin quelques bijoux discrets et élégants, comme de longues boucles d'oreilles qui touchaient ses épaules nues ou un étincelant bracelet de diamants. Indy comme Bryce étaient totalement subjugués.
- Fermez la bouche, les gars, ce n'est qu'une robe, fit-elle.
Elle attendit, debout sur la première marche. Le charme rompu, Indy se précipita pour lui proposer son bras.
- Vous faites un sacré couple, fit Bryce en applaudissant.
Le jeune homme s'attendit à des rires. En lieu et place, il obtint une rougeur sur les joues de Lara et une toux gênée d'Indy.

***

Winston arrêta la limousine devant l'entrée du bâtiment principal du Middlesex College, là où se tenait la réception. Il ouvrit la portière à Indy, qui se précipita pour faire de même à Lara. Il l'aida à sortir et ils avancèrent bras dessus bras dessous au travers de la nuée de photographes. Jouant le jeu, Lara fit arrêter son cavalier et ils posèrent tous les deux pour les magazines people anglais.
- Surtout, n'oublie pas que je vais devoir jouer la lady mondaine, fit-elle entre ses dents, sans se départir de son sourire.
- Tu vas être insupportable, quoi... répondit Indy, de la même façon.
- Désolée, mais oui.
Ils entrèrent dans le somptueux bâtiment de l'université londonienne. Un maître d'hôtel, accompagné de majordomes, vint s'enquérir de leurs besoins. Il les fit débarrasser de leurs manteaux et exécuta une petite révérence.
- Milady, c'est un grand honneur, fit-il. Permettez-moi de vous trouver resplendissante...
- Merci, mon brave. Du beau monde, ce soir ?
- Certainement, Milady. Puis-je vous annoncer ?
- Faites, mon brave, faites.
Le maître d'hôtel s'inclina et les invita à le suivre.
- « Mon brave », hein ? souffla Indy en marchant.
Lara se contenta de hausser les épaules. Ils entrèrent dans la grande salle de réception. Des dizaines de personnes discutaient par petits groupes, un verre de champagne à la main, tandis que des serveurs passaient inlassablement de l'un à l'autre pour proposer des petits fours et qu'un orchestre jouait en sourdine un air larmoyant, près d'une énorme urne richement décorée.
- Mesdames et messieurs, cria le maître d'hôtel pour attirer l'attention, mesdames et messieurs, permettez-moi de vous présenter Lady Lara Croft et son éminent cavalier, le docteur Henry Jones Junior.
Il s'écarta et disparut. Sous le regard vaguement curieux des convives, le couple nouvellement arrivé traversa lentement la salle, avec distinction, pour s'approcher de l'urne. Lara sortit son chéquier de son sac et entreprit de rédiger une donation, but principal de ce gala. Indy regarda par dessus son épaule et manqua s'étouffer.
- Tu vas donner tant que ça ? s'étonna-t-il.
- C'est un gala de charité, Indy...
- Quand même... J'imagine la réaction d'Alex s'il avait été là !
- Il n'est pas là. Je fais la donation à nos deux noms, si tu veux...
Indy fronça les sourcils, vexé : Lara avait tapé juste. D'un geste auguste, il plongea la main dans son veston et en sortit son propre chéquier. Une fois cette formalité remplie, ils allèrent saluer différents aristocrates, sans se départir d'un sourire de circonstance. Ils commencèrent à boire du champagne tout en discutant de choses et d'autres.
- Ca me rappelle notre première rencontre à Bombay, fit remarquer Indy, profitant d'un moment où ils étaient seuls.
- C'est vrai. D'ailleurs, faut que je me méfie du champagne, des fois que tu veuilles me droguer de nouveau...
- C'était pas moi, m'dame ! rit-il. Ceci dit, ce serait inutile, maintenant que j'ai vu LE tatouage.
- Indy, je vais te tuer. Faut que tu en aies conscience, tu sais. Je vais te tuer.
- Oui, ma chérie. Alors, où est-il, ce météorologue royal ?
Lara foudroya son ami du regard, puis détourna la tête, cherchant dans l'assemblée.
- Là-bas, fit-elle, désignant un groupe. Le plus vieux. Avec les manches rouges. C'est Rosery.
- Parfait, allons-y !
- Attends, faut que je t'explique quelque chose. J'ai un lien... particulier avec lui, qui risque de poser problème dans la discussion.
- Ah ? Explique ?
- J'ai été fiancée à son fils. Sauf que bon, j'ai fini par me rendre compte que ma vie n'était pas là, et encore moins comme ça, alors j'ai rompu.
- Ca s'est mal passé ?
- J'ai, euh... disons, un peu abîmé mon ex-futur mari...
Indy retint un fou-rire de justesse, mais afficha néanmoins un immense sourire.
- J'adore. Tu préconises quoi, alors ?
- Tu me laisses mener la conversation.
- Volontiers. J'ai hâte de voir ça.
Lara respira profondément pour se motiver, puis emmena son cavalier vers le groupe de Rosery. Comme ils approchaient, Indy remarqua que le vieil aristocrate se crispait, voire qu'il cherchait à s'enfuir de la façon la plus élégante possible : il échoua.
- Lord Rosery ! s'écria Lara en tendant ses deux mains. Quel plaisir de vous voir !
- Milady, répondit le vieil homme en portant les deux mains à ses lèvres.
- Toujours aussi galant, à ce que je vois ! Les hommes de votre qualité se perdent, hélas. Et toujours aussi vert ! Comment faites-vous pour avoir l'air aussi jeune, Milord ? Si vous avez un secret, faites fortune en le vendant !
- Ah, chère amie, mais mon secret tient en une phrase : contempler chaque jour que Dieu fait de sublimes femmes telles que vous. Ca ravive mon coeur malade, Lara.
- N'est-il pas charmant ? demanda-t-elle bêtement à Indy, sans attendre de réponse.
Elle redevint soudain sérieuse, hochant tristement la tête. Indy avait l'impression d'assister à une pièce de théâtre : Lara était en pleine représentation.
- Comment va Arthur ? demanda-t-elle tristement. Je... je suis si désolée de ne pas pouvoir vous appelez « beau-père », Milord.
- J'en suis triste aussi, Milady. Mon fils va bien, je pense. Il est si distant depuis... Mais ne parlons pas de choses aussi personnelles, je vous en prie.
- Vous avez raison, Milord, acceptez mes excuses. Parlons du temps, par exemple, vous dont c'est à la fois le métier et la passion. Incroyable, ce mois de Juillet, non ?
- Oui, c'est incompréhensible. Nous nous perdons en conjonctures.
- Comment ça, vous n'avez aucune idée d'où ça peut venir ?
- « D'où », si, mais « pourquoi » ça vient, ça non, aucune idée !
- D'où ça vient, alors ?
Le vieux Rosery sembla hésiter, comme s'il prenait conscience qu'il parlait trop. Mais Lara ne le laissa pas réfléchir.
- Excusez-moi, vous ne voulez pas parler travail lors d'une telle soirée, fit-elle. Parlons famille, plutôt. Vous me parliez d'Arthur...
- Non, non, répondit-il vivement. Je veux dire, ça ne me dérange pas de parler travail. Le problème semble venir du Pôle Nord, mais les explications scientifiques viennent à manquer. L'orage électromagnétique qui a tout déréglé semble avoir été « envoyé ». C'est complètement fou. Oh ! Ils ont remis des petits fours. Si vous voulez bien m'excuser...
Sans attendre de réponse, le vieil aristocrate s'esquiva. Lara reprit le bras de son cavalier et ils s'éloignèrent.
- Alors ? demanda-t-elle. Ton avis ?
- C'est louche. Ca n'annonce rien de bon...
- On a maintenant une « adresse » : le Pôle.
- Moui. Dix mille dollars le renseignement, quand même...
Lara eut un petit rire cristallin.
- Allez, Jones, pas de mesquinerie ! On rentre ?
- Volontiers. En tout cas, tu as rondement mené la conversation. Sa réaction a été étonnante, ceci dit. Etre aussi troublé et gêné pour une histoire de rupture...
- En fait, euh... Je n'ai pas « simplement » plaqué son fils. Disons que j'ai utilisé une méthode plus... détournée.
- Tu m'intéresses...
- J'avais fabriqué la preuve irréfutable et anonyme que mon fiancé avait la syphilis, ce qui m'empêchait de m'offrir à lui.
Elle sortit du luxueux salon. Indy termina sa coupe de champagne et la posa sur un plateau qui passait par là. Il enfonça ses mains dans les poches et éclata de rire.
- Cette femme est folle.

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